Le mix énergétique, solution au problème de l’énergie électrique au Sénégal

[Africa Diligence] Les orientations de politique énergétique du Sénégal fixées en juillet 2012 par le président sénégalais sont en cours de réalisation. Avec des domaines prioritaires : électricité, électrification rurale, énergies renouvelables, efficacité énergétique et combustibles domestiques.

Le mix énergétique du Sénégal qui en 2012 était composé de 49,3% pour le fuel oil lourd, 38,5% pour le fuel domestique, 9,9% pour l’hydraulique, et 2,31% pour le gaz (charbon et énergies renouvelables à 0%) devrait être complètement modifié d’ici 2017 : avec une régression significative des produits pétroliers (fuel oil lourd 26,3%, fuel domestique 4,56%) une progression du charbon 25,1%, du gaz 204%, et des énergies renouvelables 18,52% hors hydraulique dont la part devrait chuter à 5%.

Le Sénégal compte notamment sur les énergies renouvelables pour développer l’électrification rurale. Le Sénégal dispose d’énormes atouts en matière d’énergies renouvelables, avec un fort ensoleillement estimé à 3 000 heures par an sur pratiquement tout le pays (entre 1 850 et 2 250 kWh/m2/an) et un régime de vents satisfaisant sur la bande côtière nord avec des vitesses moyennes de 6m/s. Le gouvernement sénégalais a pris des dispositions pour encourager l’investissement privé dans les énergies renouvelables. En vue d’atteindre l’objectif de 20% de la puissance installée (soit 272 MW environ), des contrats d’achat d’énergie ont été signés par Senelec avec des promoteurs privés pour une capacité en solaire et éolienne de 150 MW à installer d’ici 2017, alors qu’aujourd’hui, la puissance photovoltaïque installée n’est que d’environ 4 MW et que celle des installations éoliennes est quasi nulle.

La société nationale d’électricité du Sénégal (Senelec) qui opérait environ 500 MW à fin 2012, prévoyait d’injecter sur le réseau 275 MW en 2015, en y ajoutant les puissances renouvelables en projet, on aboutirait pratiquement à un doublement de la capacité de production électrique du pays. Le directeur général de Senelec, Papa Dieng, souligne qu’en 2013, la société a économisé 40 milliards de francs CFA sur l’achat de fuel.

(Senelec) a mis en service 60 MW de nouvelle capacité en 2013 : 30 MW à Bel Air et 30 MW à Kahone, auxquels il faut ajouter les 25 MW supplémentaires issus de la rénovation de la centrale 3. En juillet prochain, 25 MW devraient être mis en production à Cap des Biches.

Le sud-coréen Kepco a été chargé en mai 2013 de réunir le financement et de construire une centrale charbon de 250 MW à Sendou pour livraison fin 2017 dans le cadre d’un contrat (build own operate). Tenergie construit une centrale photovoltaïque au sol d’une puissance cumulée de 21,4 MWc à Mérina Dakhar, au Nord de Dakar, qui sera livrée en 2015.

En résumé, l’amélioration de l’approvisionnement électrique au Sénégal est sensible grâce aux remises en état des centrales existantes de la Senelec sur financement Afd et se poursuit pour augmenter la capacité de production qui de 843 MW installés en 2015 devrait passer, dès 2016, à 935 MW. Cette augmentation de la puissance pour combler en partie le déficit de l’offre et baisser le prix de production sera réalisée avec l’appel quasi exclusif à des producteurs indépendants (charbon, dual fuel/gaz, solaire et éolien). La réhabilitation et le développement du réseau de transport se poursuit avec la volonté de connecter la Casamance au réseau et sera renforcé avec l’interconnexion à l’horizon 2020 avec la Guinée.

Les institutions du secteur

Différentes institutions interviennent dans le secteur de l’électricité. Les rôles et responsabilités des institutions intervenant dans le secteur sont définis par la loi n° 98-29 du 14 avril 1998 relative au sous-secteur de l’électricité, modifiée en certaines de ses décisions par la loi 2002-01 du 10 janvier 2002. Il s’agit de : La Commission de régulation du secteur de l’électricité (CRSE), Le Ministre chargé de l’Énergie, L’Agence sénégalaise d’électrification rurale.

Les opérateurs du secteur

Trois opérateurs interviennent actuellement dans le secteur de l’électricité au Sénégal : La SENELEC, société anonyme dont la totalité des actions est actuellement détenue par l’État du Sénégal, GTI-DAKAR, producteur indépendant privé et ESKOM-Manantali, en charge de l’exploitation du barrage de Manantali (ouvrage commun au Mali, à la Mauritanie et au Sénégal, réalisé dans le cadre de l’OMVS).

Les financements

Divers organismes peuvent intervenir pour financer des projets de création, de développement et de restructuration au Sénégal : BOAD, la Banque Mondiale (IFC), PROPARCO (filiale de l’Agence française de développement, le fonds d’investissement Meridiam), Engie, EAIF, IFC, Banque islamique de développement, le Fonds Arabe pour le Développement Économique et Social (FADES), etc.

 La Rédaction