Moderniser l’élevage en Afrique de l’Ouest

[Africa Diligence] L’élevage pastoral et agropastoral est un des enjeux majeurs en Afrique de l’Ouest sur le plan de l’intégration régionale dans ses multiples dimensions. Raison de plus pour moderniser  le secteur afin que celui-ci devienne plus compétitif.

« La demande en produits animaux, particulièrement des pays côtiers, augmentera de plus de 250% d’ici 2020 », a déclaré un haut responsable du CILSS (Comité inter-Etats de lutte contre la sécheresse au Sahel, 13 pays), Philippe Zoungrana.

«Il convient d’améliorer la compétitivité du secteur élevage dans le marché sous régional en le modernisant pour résister à la concurrence de plus en plus fortes des viandes extra-sahéliennes », a-t-il souligné, lors d’une allocution à l’ouverture d’une rencontre international sur « l’investissement dans l’élevage dans les pays sahéliens et côtiers ».

La contribution de l’élevage au PIB agricole est de l’ordre de 5% dans les pays côtiers, contre 40% en moyenne pour les pays sahéliens. Les systèmes pastoraux fournissent 50% de la production de viande et 70% de la production de lait, selon le CILSS.

« La filière bétail viande est une filière stratégique symbole de l’intégration régionale et qui représente une source de revenus pour 80 millions de personnes en Afrique de l’Ouest, dans des zones où les menaces terroristes sont autant de facteurs déstabilisants », a rappelé de son côté Renée Chartes, représentante des partenaires financiers aux projets d’appui à l’élevage.

« Que se passerait-il si demain tous les bœufs arrivaient sous forme de carcasse réfrigérée aux ports d’Abidjan, de Lagos et de Dakar en terme d’impact sur l’emploi? » a-telle demandé, évoquant « un drame humain et de foyers d’insécurité ».

L’élevage du bétail en Afrique de l’ouest occupe plus de 50% de la population rurale des pays du Sahel, notamment au Burkina, au Mali et au Niger, et participent largement à la lutte contre la pauvreté dans ces zones.

Malgré ce potentiel, le secteur reste faiblement valorisé, faisant place à une importation de produits de bétail extra- africaine de plus en plus croissante, notamment du Brésil, ont déploré les participants.​

La Rédaction (avec AFP)

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