Pourquoi l’Afrique a besoin d’une autorité financière panafricaine

[Africa Diligence] C’est peu dire que d’affirmer que l’Afrique subsaharienne a besoin d’une surveillance étroite, urgente, continue et adaptée de son système financier. L’internationalisation croissance des institutions financières a littéralement effrité les dispositifs de contrôle et de sauvegarde des instances nationales et sous-régionales. 

Leader du conseil en intelligence économique, due diligence et business intelligence en Afrique francophone, Knowdys Consulting Group (KCG) a une position tranchée sur la question. Pour le cabinet, en effet, l’Afrique a besoin d’une véritable autorité financière panafricaine. « Ce serait, soutiennent ses analystes, la consécration des efforts des régulateurs nationaux et sous-régionaux, eux qui tentent depuis une vingtaine d’années de concilier stabilité et intégration financières, grâce à un début de coopération intra-africaine, mais sont entravés par des stratégies opposées. »

Si la position de KCG est aussi tranchée, c’est parce que le marché financier subsaharien attire de plus en plus de banques interconnectées et de grande taille dont les usagers locaux reconnaissent de plus en plus aisément les enseignes. Ces banques viennent profiter aussi bien du marché domestique que de la porosité de sa réglementation. Grâce à leur taille et à leurs connexions, elles bénéficient par ailleurs d’une garantie implicite des Etats qui leur permet d’emprunter à des taux parmi les plus bas, pour financer des activités, relativement risquées, mais extrêmement profitables. Or plus elles font du profit, plus les banques croissent, plus elles sont « too interconnected to fail » et « too big to fail » aux yeux des parties prenantes.

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Fruit de la garantie implicite de Etats et de la faiblesse de la réglementation, l’aléa moral qui a conduit à l’hyper croissance de secteur financier européen et nord-américain, et à la retentissante crise de 2007-2009, s’approche peu à peu des marchés africains. C’est pourquoi, avec le Centre Africain de Veille et d’Intelligence Economique (CAVIE), KCG attirent l’attention des décideurs locaux sur deux points capitaux : (i) les enjeux du renforcement des capacités des régulateurs nationaux et sous-régionaux en matière d’intelligence financière et (ii) la création urgente d’une autorité financière panafricaine dotée d’une cellule de veille dédiée.

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En Afrique centrale et de l’Ouest, les failles identifiées par les analystes de KCG dans les filets de sécurité (réserves obligatoires, réglementation prudentielle, assurance dépôt, prêteur en dernier ressort, et sauvegarde bancaire) appellent des mesures urgentes qu’hélas les opinions publiques locales ne perçoivent pas. Selon Guy Gweth, fondateur de KCG et président du CAVIE, « cette situation renforce l’adage bien connu du milieu : ‘face, la banque gagne ; pile, la contribuable perd.’ »

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La Rédaction (avec Knowdys Database)