Préjugés autour des flux d’investissements en Afrique

(Africa Diligence) Des préjugés découlant généralement des rapports infondés sur la situation sociale et politique de l’Afrique bloquent les investissements directs étrangers (IDE). Aliko Dangote, président du Groupe Dangote, s’est exprimé sur le sujet ce 22 janvier au Forum économique mondial tenu à Davos en Suisse.

Au sujet de l’image de l’Afrique

Prenant la parole sur la plateforme des affaires « Africa’s Next Billion », aux côtés d’autres dirigeants, dont le président du Nigéria Goodluck Jonathan et John Mahama du Ghana, Dangote a souligné que la mauvaise perception de la situation sécuritaire et politique en Afrique a fait perdre de vue aux investisseurs, le potentiel du continent. Selon lui, les pays africains n’ont pas fait grand-chose, voire rien du tout, pour remédier à cette situation pour le moins néfaste. Comme conséquences, l’on observe une minoration de l’économie et des possibilités d’emploi envisagées.

Expliquant que la situation en Afrique n’était pas aussi mauvaise qu’elle a été présentée, le businessman a par ailleurs noté que les sociétés d’investissements ne se sont pas assurées de la situation réelle de l’Afrique, mais ont, en revanche, fondé leurs opinions et leurs jugements sur ce qu’elles ont lu dans les journaux, lesquels présentaient généralement des faits erronés.

Il ne faut pas avoir peur d’investir en Afrique, a-t-il indiqué, car aucun gouvernement n’est contre les affaires. En effet, chaque gouvernement est pro-business ; la plupart des risques commerciaux étant perçus et non réels.

Au sujet des partenariats

Sur la question des partenariats, le président du Groupe Dangote estime que : « L’État doit formuler une politique où on ne fournit ou n’exporte pas de matières premières seul ; nous voulons être impliqués dans ce processus. Nous voulons que ces usines soient implantées localement et qu’elles produisent sur place, qu’elles soient dirigées par des étrangers pendant 4 à 5 ans environ et que nous prenions ensuite le relais de la production ». En outre, une bonne partie des matières premières exportées et transformées à l’étranger sont ensuite importées en Afrique à un prix supérieur à 10 % au moins par rapport au prix initial.

 Au sujet de l’entreprenariat

D’après l’homme d’affaires, l’entreprenariat consiste à être capable de prendre des risques calculés, à faire preuve d’une parfaite endurance dans les affaires et à avoir un désir très poussé pour le travail et la réussite. Il remarque à cet effet que l’Afrique possède tout ce qu’il faut pour faire des affaires et réussir.

Les États africains se doivent donc d’investir dans l’infrastructure, l’éducation et la stabilité économique.

Roseline Ngo Boula, Carine Aboya et Junior SAGNE