RDC : les matières premières comme source de développement ?

(Africa Diligence) La République démocratique du Congo (RDC) est un pays aux ressources immenses. Sa superficie est de 2 344 885 km2, soit deux-tiers de l’Union européenne. Le pays regorge de ressources agricoles et minérales. Les secteurs minier et agricole à eux seuls, génèrent 50 % du PIB. Pour les spécialistes en intelligence économique d’Africa Diligence, la RDC a le potentiel pour devenir l’un des pays les plus riches du continent africain, et l’un de ses moteurs de croissance.

La RDC est connue pour les réserves de matières premières que possède son territoire. On y trouve 80 % des réserves mondiales de colombo-tantalite (coltan, combinaison de minerais entrant dans la composition des téléphones mobiles et des circuits informatiques) et 50 % des réserves mondiales de cobalt, une matière première utilisée entre autres dans la métallurgie, dans la chimie nucléaire et dans la fabrication des accumulateurs. La part de production mondiale de la RDC en 2010 était de 25 % pour les diamants industriels, 5 % pour les diamants de bijouterie, 14 % pour le tantale et 3 % pour le cuivre et l’étain.

La RDC regorge aussi du coltan qui entre dans la composition des fusées notamment, et de la cassitérite, utilisée pour le bâtiment et les boîtes de conserve.  Le cuivre de la RDC représente 10 % des réserves mondiales. L’étain, le nickel, le zinc, le germanium (utilisé dans l’électronique avancée), l’uranium, le manganèse, l’or, l’argent, sans oublier le diamant (80 % des recettes d’exportation pendant la guerre) peuvent également être cités.

Cependant, le contraste de la pauvreté de la très grande majorité de la population, (en termes de RNB par habitant : 230 USD en 2012 ; d’IDH : 186e sur 186 pays évalués en 2013 ; etc.) et la richesse des ressources naturelles dont dispose la RDC à profusion est saisissant. Ces dernières sont principalement localisées dans la région du Katanga, qui réalise environ 60 % du PIB national.

A ces ressources naturelles, il faut ajouter la richesse forestière, des superficies très importantes de terres arables non encore valorisées, mais aussi les ressources hydrauliques du deuxième bassin fluvial au monde (Congo), et enfin, un fantastique potentiel hydroélectrique (estimé à 100 000 mégawatts).

En effet, la RDC dispose du troisième plus grand potentiel hydroélectrique au monde, derrière la Chine et la Russie. Un projet d’assistance technique de 73.1 millions de dollars de la Banque mondiale, représente l’une des étapes permettant de donner accès à l’électricité à 9 millions de personnes en RDC. Les objectifs principaux de ce projet sont de généraliser l’accès à l’électricité, tout en promouvant un développement responsable de l’énergie hydraulique, créer des emplois et faciliter les échanges d’énergie en Afrique

Porté par la reprise mondiale des cours des matières premières, le secteur minier recommence à jouer son rôle d’entraînement. Le PIB s’est d’ailleurs littéralement envolé ces dernières années, passant de 6.6 à 15,1 milliards de dollars, entre 2004 et 2011, en dépit de la fragilité de la situation politique et de l’insécurité qui continuent de régner dans le pays. L’industrie n’a pas encore bénéficié de cette embellie (la part de l’industrie dans le PIB était de 22.4 % en 2010, 22.0 en 2011 et 22.8 en 2012).

En comptant sur des cours élevés des matières premières, la fin du pillage des ressources naturelles et le règlement des questions politiques en RDC, il est légitime d’espérer une croissance économique davantage soutenue.

(Knowdys Database avec Perspectives économiques en Afrique et Banque mondiale)