RDC : entre pauvreté et potentialités naturelles

(Africa Diligence) La République démocratique du Congo a réalise une croissance de son produit intérieur brut de 7.2 % en 2012. Pour 2013, cette croissance était de 8.5 %, malgré un contexte économique et financier mondial difficile et une situation politico-sécuritaire interne qui préoccupe. Pour les experts en intelligence économique d’Africa Diligence, cette performance est essentiellement stimulée par les industries extractives, le commerce, l’agriculture et la construction.

La croissance en RDC profite de la stabilité macroéconomique et du dynamisme de la demande intérieure. Les politiques macroéconomiques mises en œuvre en 2012 visent la réduction de l’inflation, la stabilisation du taux de change et l’accroissement des réserves de devises afin de garantir une meilleure prévisibilité et d’accompagner efficacement le développement de l’activité économique.

La discipline affichée au niveau des finances publiques et l’assouplissement de la politique monétaire permettent une meilleure maîtrise de l’inflation qui s’est établie à 0.8 en 2013, contre 6.4 % en 2012, 15.4 % en 2011. La Banque centrale du Congo (BCC) a considérablement réduit son taux directeur de 21 % à 6 % entre fin 2011 et 2012 pour accroître le crédit à l’économie. L’augmentation des réserves issue du rebond des exportations a permis d’augmenter la couverture des importations de 7.2 semaines en fin 2011 à 8.6 semaines fin 2012.

Sur le plan de la politique fiscale, l’impôt sur le chiffre d’affaires a été remplacé en 2012 par la taxe sur la valeur ajoutée (TVA) afin de soutenir la croissance.

Le rapport Doing Business 2014 indique que le pays n’a pas bougé dans le classement : 180e en 2013, pareil en 2014 en raison des faiblesses en matière de création d’entreprises (-34 places au classement), d’octroi de permis de construire (-5 places au classement), de transfert de propriété (-6 places au classement). Certains progrès ont toutefois été réalisés en matière d’obtention de prêts (+18 places au classement), de protection des investisseurs (+9 places au classement). Suite à l’adhésion de la RDC à l’Organisation pour l’harmonisation du droit des affaires en Afrique (Ohada) en 2012, les perspectives s’annoncent cependant prometteuses.

Depuis 1990, l’économie de la RDC n’a pas connu de changements structurels importants. L’agriculture et les industries extractives constituent les principaux piliers de l’activité économique (50 % du PIB). Les recettes fiscales découlant de l’exploitation minière sont dérisoires. Malgré l’importance de l’agriculture dans le PIB, 75 % de la population souffre d’insécurité alimentaire.

En RDC, la pauvreté contraste avec les immenses potentialités naturelles du pays. En 2014, la situation sociale reste précaire, nonobstant la poursuite de la croissance. Les bas salaires, les conditions difficiles d’accès au travail ainsi qu’un important déficit nutritionnel tirent vers le bas la situation sanitaire.

Dans l’est de la RDC, région ravagée par des années de conflit, des travaux d’urgence ont été lancés afin de rebâtir les infrastructures de base après la signature d’un accord-cadre sur la paix en février 2013 et le lancement de l’initiative pour la région des Grands Lacs en mai 2013. Même si la paix reste encore fragile, ces travaux d’urgence ont été entrepris afin de renforcer les perspectives de paix et de relance économique. D’autres programmes ambitieux sont également mis en place.

Dans ces conditions, Guy Gweth (conseil en intelligence économique chez Knowdys) pour le compte de Forbes Afrique estime que  « les principaux challenges au décollage économique de la RDC sont de trois ordres : la gouvernance économique et politique, le retour de la sécurité dans l’est du pays, et la construction d’infrastructures liées à l’énergie, aux transports et aux télécommunications ».

(Knowdys Database, avec Perspectives économiques en Afrique et Banque mondiale)