Sénégal : la montée en puissance de l’exploitation minière

(Africa Diligence) Le Sénégal est un pays relativement pauvre en ressources naturelles. Son économie, 4% de croissance du PIB en 2013, reste encore très dépendante du secteur primaire qui emploie plus de 50% de la population active. Le secteur minier (avec le zircon et l’or) émerge et tend à jouer un rôle significatif dans l’économie du pays. Pour les experts d’Africa Diligence, le pays le plus industrialisé d’Afrique de l’Ouest peut compter sur l’industrie minière pour dynamiser son économie.

 Le secteur primaire a contribué à hauteur de 16,7% dans le PIB en 2012. Il demeure particulièrement exposé aux aléas climatiques et à la volatilité des cours mondiaux des matières premières. Les autorités souhaitent développer l’activité agricole le long du fleuve Sénégal, qui abrite déjà la culture de la canne à sucre, en vue d’accroître la production de riz et d’intensifier les cultures maraichères destinées à la consommation nationale ou à l’exportation.

 La filière arachide qui représente la première production agricole du Sénégal demeure la principale source de revenus pour le monde rural. Le bassin arachidier Kaoloack, Fatick, Thiés, Diourbel et Louga, ont produit pour la campagne 2012-2013, 672 803 tonnes, une hausse de 27,5% par rapport à la campagne précédente. La filière arachide se classe parmi les principaux produits d’exportation du Sénégal, avec la pêche, les phosphates, le tourisme, l’or et le ciment.

 La filière coton est structurée autour du partenariat entre ses deux acteurs principaux, la Fnpc (Fédération Nationale des Producteurs de Coton) et la Sodefitex dont la société française Geocoton (ex Dagris) est actionnaire à 51% et les cinq usines d’égrenage à Kahone, Kédougou, Tambacounda, Vélingara et Kolda. Pour la campagne 2011-2012, la production a atteint 32 248 tonnes de coton graine, qui ont permis de produire 13 641 tonnes de fibres de coton et 17 530 tonnes de graine de coton. Elle a représenté un revenu global de 6,47 milliards de Fcfa et se classe comme le 10e produit d’exportation du Sénégal.

 La production de riz a atteint 630 654 tonnes pour la campagne 2012-2013. Elle est partagée entre la riziculture traditionnelle ou pluviale de bas-fonds ou de plateau essentiellement pratiquée en Casamance et la riziculture irriguée dans la vallée du fleuve Sénégal et dans le bassin de l’Anambé. Le Conseil économique, social et environnemental (Cese), l’Association des consommateurs du Sénégal (Ascosen) et la Société d’aménagement et d’exploitation des terres du delta du fleuve du Sénégal et de la Falémé (Saed) se sont engagés à accompagner l’Etat afin de produire 900 000 tonnes de riz local en 2015.

 Les autres filières sont :

  • Le manioc, (produit principalement dans la région de Thiès et dans les zones de culture de l’arachide), avec 154 879 tonnes en 2011-2012 ;
  • Le mil, dont la production oscille entre 400 000 et 600 000 tonnes. Au cours de la campagne agricole 2011-2012, la production était de 480 759 tonnes ;
  • La production de sorgho se chiffrait à 86 865 tonnes en 2011-2012 ;
  • La production de maïs a atteint 124 092 tonnes en 2011-2012, avec une moyenne de 242 998 tonnes sur les 5 dernières années.
  • La production maraîchère initialement concentrée dans la zone des Niayes (tomates, oignons, salades, piment, sésame, etc.) en raison de son climat sub-canarien et de ses ressources hydriques, a aujourd’hui tendance à se diversifier géographiquement avec les productions à proximité du fleuve Sénégal et dans les régions de Thiès et Kaolack. En 2011, cette production maraîchère a atteint 640 000 tonnes de légumes et 220 000 tonnes de fruits.

 Le secteur de l’élevage, caractérisé par une grande diversité, a représenté avec la chasse, 4,3% du PIB en 2012. Ce secteur est segmenté en trois types : un élevage pastoral, un élevage agro-pastoral et un élevage intensif urbain ou périurbain. En 2011, le cheptel sénégalais comptait 15,4 millions de têtes, dominé par les ovins (5,7 millions), les caprins (4,9 millions) et les bovins (3,3 millions). Quant à la branche avicole, en 2011, elle a atteint, 23,3 millions de têtes pour la volaille traditionnelle et 19,9 millions de têtes pour la volaille industrielle avec une production d’œufs de 494 millions d’unités.

 Le secteur secondaire (24,2% du PIB en 2012) repose essentiellement sur les mines d’or et de zircon. Le Sénégal est devenu producteur de zircon et d’ilménite avec le démarrage de l’exploitation du troisième gisement de zircon au monde à Diogo (ouest), près de Dakar. La société Grande Côte Opération qui exploite le gisement, est contrôlée à 90% par la coentreprise Tizir, propriété du français Eramet (50%) et de l’australien Mineral Deposits Ltd (50%). Les 10% restant ont été cédés gratuitement à l’État, conformément au code minier sénégalais. L’exploitation minière a débuté le 24 mars 2014 et va coûter 200 millions USD, avec une production annuelle pour environ 20 ans, de 85 000 tonnes de zircon (ce qui en fait la quatrième plus grande mine de zircon dans le monde), 20 000 tonnes de rutile et leucoxène et 650 000 tonnes d’ilménite.

 En 2012, les exportations de l’or non monétaire ont crû de 90,3% (soit 10 951 tonnes) et les ventes sont passées à 222,3 milliards de Fcfa, ce qui a représenté plus de 105,5 milliards de Fcfa de plus par rapport à l’année précédente. Les spécialistes de la Banque centrale expliquent cette hausse par l’accroissement des quantités produites, à savoir 2,8 tonnes pour 2012. Une hausse de 34,9% par rapport à 2011. Mais, il y a également le fait que l’orpaillage traditionnel s’est grandement développé, du fait de la hausse des prix sur le marché international.

(Knowdys Database, avec Perspectives économiques en Afrique, Les Echos Data, APS, Diakadi, Leral Net, Ouestaf et Afriquinfos)