Seychelles : l’économie bleue dans la perspective de l’or noir

[Africa Diligence] Les Seychelles disposent de très peu de ressources naturelles, mais dotée d’une zone économique exclusive (ZEE) de 1,3 millions de kilomètres carrés d’océan – « l’économie bleue ». Ce vaste environnement maritime propice à la pêche, regorgerait aussi d’importantes réserves pétrolières encore inexploitées. Les Seychelles bientôt parmi les pays producteurs de pétrole ?

Le secteur primaire – L’essentiel de l’activité du secteur primaire repose sur la pêche. Le secteur agricole seychellois est très peu développé du fait de la pauvreté relative des sols. Les terres arables, quant à elles, sont limitées. Elles représentent environ 6 000 ha (sur une superficie totale de 45 000 ha). Seuls 600 ha sont effectivement cultivés.

La pêche (1,5% du PIB) qui est le 2e pilier de l’économie seychelloise derrière le tourisme, rapporte 266 millions d’euros par an, d’après les chiffres fournis par l’Autorité de la Pêche des Seychelles (SFA). L’économie bleue, dans toutes ses composantes des infrastructures et logistiques portuaires, est de plus en plus compétitive sur le plan international. Les Seychelles sont situées sur les routes de migration du thon dans l’ouest de l’océan Indien. Cette position en fait le pays le mieux placé pour la pêche au thon dans la région et lui permet d’accueillir des flottes de pêche industrielle de l’Union européenne et de l’Extrême-Orient. Le pays abrite l’une des plus grandes conserveries de thon au monde, avec Indian Ocean Tuna, qui exporte principalement vers l’Europe et l’Asie. Les conserves de thon (environ 94% des exportations en valeur, à 3,4 milliards SCR), les plats à base de produits de pêche, ainsi que le poisson frais et surgelé constituent l’essentiel des marchandises exportées. Le secteur de la pêche (thon fumé, poisson congelé) attire de nombreux investissements étrangers. A l’arrivée, les principaux partenaires des Seychelles sont : le Royaume-Uni, la France et l’Espagne. L’ouverture aux autres investisseurs, notamment Chinois, devrait s’accélérer en 2016.

Le secteur secondaire – Le secteur secondaire est essentiellement manufacturier. La conserverie de thon représente 9,1% du PIB. Outre l’industrie de transformation du thon, on retrouve également des activités liées à la construction et des entreprises spécialisées dans l’alimentation et dans la brasserie (rhum et bière notamment) à l’instar de Takamaka Bay et Sey Brew. L’économie des Seychelles est fortement tributaire de la pêche et le tourisme. Dans son effort de diversification de sa base économique, le gouvernement cherche des investissements dans les domaines variés.

Dans le secteur des industries extractives, la découverte d’importants gisements d’hydrocarbures au large des côtes suscite un nouvel intérêt pour les investisseurs. Des licences d’exploration et d’exploitation ont déjà été accordées en 2013-2014. La Zone économique exclusive de 1,4 million km2 de l’océan Indien occidental, est considérée comme une source potentielle de réserves de pétrole inexploitées. Afren, société cotée à la bourse de Londres, avait déjà effectué une analyse des données sismiques 3D sur deux zones d’une superficie totale d’environ 14 319 km².

WHL Energy Ltd, compagnie pétrolière australienne, est l’un des acteurs de l’exploration pétro-gazière des Seychelles où elle détient 100% d’une surface d’exploration offshore de 17 345 km2. La compagnie australienne va intervenir sur un site de quelques 21 426 km² susceptible de fournir jusqu’ à 3,45 milliards de barils.

Gaétan Awa (Avec Knowdys Database, BM, PEA et SNA)