Sierra Leone : extraction minière, locomotive de la croissance

(Africa Diligence) La Sierra Leone est dotée de ressources minières considérables (diamant, or, rutile, bauxite, fer, pétrole et gaz) et de ressources agricoles (riz, cacao, huile de palme, noix de kola et millet) qui fournissent une grande part des recettes publiques. En 2013, le PIB a atteint 4,61 milliards USD, dont 56,7 % pour l’agriculture et 8,3 % pour l’industrie  minière. Pour les spécialistes d’Africa Diligence, l’essor de l’économie sierra-léonaise passe par la diversification de ses exportations.

L’agriculture demeure le secteur qui contribue le plus au PIB, soit 56,7 %. On prévoit une croissance soutenue en 2014 grâce à de nouveaux projets financés par des capitaux étrangers, notamment un important programme de production de bioéthanol, et à la volonté du gouvernement de parvenir à l’auto-suffisance en riz, avec des retombées positives sur la productivité du secteur et les moyens de subsistance des agriculteurs. Le riz, qui occupe environ 70 % des terres cultivées, constitue la principale culture vivrière (693.000 tonnes en 2013). Le pays exporte aussi d’autres produits issus des plantations, localisées essentiellement dans les régions côtières : huile et fibres de palme (36.000 tonnes en 2013), café, cacao (15.000 tonnes en 1999), millet (37.000 tonnes en 2013), sorgho (30.000 tonnes en 2013) et noix de kola.

Le secteur de l’extraction minière et de l’exploitation des carrières est en plein essor. Le pays dispose en effet d’un important potentiel minier (diamant, rutile, or, bauxite, fer) dont l’exploitation soutient aussi la hausse du PIB. Depuis la récente découverte de gisements de minerai de fer, d’importants investissements réalisés par les groupes African Minerals ou London Mining expliquent cette croissance. Les trois grands projets miniers (Tonkolili, Marampa et Bembeye) lancés en 2012 ont stimulé les exportations de minerai de fer en 2013 et en 2014. Le projet Tonkolili, par exemple, est l’un des plus grands gisements de magnétite au monde, renfermant 12,8 milliards de tonnes de ressources. Ce qui à coup sûr, lorsque les exploitations des mines de fer auront atteint leur rythme de croisière, feront de la Sierra Leone l’un des premiers producteurs de fer du continent africain.

Le pays a élargi la base de ses exportations qui était presque exclusivement concentrée sur les diamants au cours des dernières années en se tournant vers le rutile, la bauxite. En 2010, le pays se classait 10e au monde pour la production de diamants en volume, ainsi que 3e producteur mondial de rutile. Les diamants sierra-léonais sont réputés pour leur qualité, leur pureté et leur bonne couleur. Ses exportations avaient atteint près de 2 millions de carats par an dans les années 1960. Au lendemain de la guerre civile qui a ravagé le pays, les productions en 2010 et en 2011 étaient de 400.000 carats (diamants gemmes et diamants industriels). Les gisements diamantifères sont situés vers les frontières guinéennes et libériennes, et le long de la rivière Sewa. Mais Koidu, situé dans la région de Kono à l’est du pays est réputée pour ses réserves d’or et de diamants alluviaux qui comptent parmi les plus importantes au monde. À côté des exploitations artisanales qui amplifient les importants revenus au pays, il existe des entreprises plus structurées, comme la compagnie minière locale Koidou Holdings. La compagnie appartient à des israéliens qui ont investi plus de 110 millions d’euros pour un nouveau complexe, comprenant un centre de traitement de kimberlite, roche réputée pour sa teneur en diamant, issue des deux mines qu’elle possède.

Un certain nombre de découvertes d’hydrocarbures en mer ont été annoncées en 2009 et 2010. Cependant la mise en valeur de ces réserves, qui pourraient être importantes, sont soient en cours d’exploitation, soient inexploitées.

Dans le domaine pétrolier, le Russe Lukoil, qui avait acquis un champ en eaux profondes en novembre 2012, a lancé les premiers forages en juin 2013. En octobre 2012, l’Américain Chevron et plusieurs « juniors » africaines avaient également obtenu des licences d’exploration. La Sierra Leone dispose de vastes réserves de pétrole offshore, évaluées à plusieurs milliards de barils.

Après un contrat de concession signé avec les autorités du pays en octobre 2013 et ratifié par le parlement du pays en février 2014, Oryx Energies s’apprête à construire une jetée pétrolière ultra-moderne au terminal pétrolier de Kissy, principal terminal d’import-export de Sierra Leone situé dans sa capitale Freetown. Cette jetée permettra à la filiale locale d’Oryx Energies, Petrojetty Company Limited, et à toutes les sociétés du secteur, d’importer et d’exporter des produits pétroliers, des huiles comestibles et du bioéthanol. Le projet, qui représente un investissement de 40 millions de dollars, sera terminé début 2015, permettant à la Sierra Leone d’accueillir de nouvelles classes de pétroliers. Le projet fournira également les infrastructures nécessaires à l’export du bioéthanol de sa société sœur, Addax Bioenergy, qui commencera la production de bioéthanol à partir de canne à sucre sous peu. La compagnie entend produire 85.000 m3 de bioéthanol d’ici fin 2016 dans son projet d’énergie renouvelable. Pour cela, la société envisage le développement d’une plantation de 10.000 ha, la construction d’une usine de bioéthanol et d’une centrale électrique à biomasse qui fournira de l’électricité renouvelable à l’usine et 20 % des besoins du pays d’Afrique de l’Ouest, soit 15 mégawatts.

(Knowdys Database, avec Banque mondiale, Perspectives économiques en Afrique, EITI et AGEFI)