Tchad, cœur mort de l’énergie électrique en Afrique ?

[Africa Diligence] L’électricité au Tchad est fournie par des centrales thermiques utilisant le pétrole. Malgré les ressources du pays, le carburant reste très cher et l’électricité est distribuée de façon irrégulière (nombreux délestages dus à une capacité de production insuffisante) et à un coût prohibitif pour une assez grande partie de la population.

Le Tchad à l’instar de la plupart des pays africains connait une crise énergétique majeure. Il est l’un des plus mal approvisionnés en électricité. Un petit rappel suffit à saisir l’ampleur du problème :

  • La consommation électrique représente seulement 0,5% de la consommation totale de l’énergie dans le pays.
  • Plus de 90% de la consommation énergétique est issu de combustibles ligneux – bois et charbon de bois-  3% seulement de produits pétroliers.
  • Le taux d’accès à l’électricité de la population tchadienne est de 4%. Il varie de 14% dans la capitale à 1% dans les provinces.
  • La capacité de production de la Société Nationale d’Électricité (SNE)- principal opérateur du secteur-  est inférieur à 200 MW.
  • 53 MW disponible pour 349 000 MWh produit en 2010) essentiellement par des centrales thermiques à gazoil.
  • Le coût de ce dernier absorbe la quasi-totalité des recettes de la société.
  •  La capitale N’Djamena totalise 80% de la production électrique du pays mais le délestage est fréquent.
  • Seul le tiers de la ville est alimenté régulièrement.
  • Moins d’une dizaine de villes sont électrifiées et disposent de réseau de distribution.

On estime à 150 GWh le potentiel de production annuel, soit un gisement assez réduit.

Les différentes sources d’énergie électrique

 Solaire

  • Le Tchad bénéficie d’un excellent potentiel avec une irradiation solaire (GHI) comprise entre 2000 et 2800 kWh/m² du sud au nord.
  • Le gouvernement prévoit qu’une part de l’électrification des villages et villes moyennes soit réalisée par des mini grids, alimentés par des systèmes photovoltaïques ou diesel. Ainsi, 40 villages ont déjà été électrifiés par des installations photovoltaïques.
  • Le Fonds Africain pour le développement durable (SEFA) a lancé la conception d’une centrale photovoltaïque de 40 MW. Nommé Starsol, ce projet est réalisé par un consortium réunissant NewSolar Invest, CIEC Monaco, et Arborescence Capital. Il sera le premier projet avec IPP à être raccordé au réseau public.

Éolien

  • La moitié nord du pays dispose d’un bon potentiel avec des vents de 7 – 7,5 m/s.
  • Bien que considéré parmi les solutions d’électrification, l’éolien semble peu probable à court-terme car il requiert beaucoup d’infrastructures.

 Biomasse

  • Le tiers sud du pays dispose d’un bon gisement, notamment grâce à sa production agricole.
  • Les techniques de valorisation de la biomasse sont bien maîtrisées et faciles à implémente.

Les acteurs du secteur

La Société Nationale d’Électricité SNE (ancienne Société Tchadienne d’Eau et d’Électricité : STEE), L’État, Un consortium, créé en 1996, associant Exxon Mobil (40 %), Chevron Texaco (25 %) et Petronas, Le Ministère du Pétrole et de l’Énergie, Le Ministère des Finances, Le Ministère du Commerce et de l’Industrie et La direction des Forêts et de la Protection de l’Environnement du Ministère de l’Environnement et de la Pêche.

 Les financements

 L’industrie énergétique du Tchad ne fait pas courir les investisseurs. Les conditions naturelles peu favorables seraient à l’origine (réseau hydraulique faible). Mais, avec un grand potentiel pour les énergies renouvelables.

 La Rédaction