Un essor tiré par l’activité minière et l’agriculture

(Africa Diligence) Le Niger est considéré comme l’un des pays les plus pauvres du monde. Le pays tire la plupart de ses revenus de l’exportation de l’uranium et du pétrole. Pour les experts en intelligence économique d’Africa Diligence, ces ressources naturelles sont un atout pour son émergence.

Au Niger, le taux d’inflation est de 2.3% en 2013. Il est resté maîtrisé grâce aux actions sociales menées par l’État et à une campagne agricole 2012-2013 satisfaisante et, du fait de l’ancrage du franc CFA à l’euro. La production agricole devrait bénéficier des aides accordées aux agriculteurs et, à long terme, de la mise en service progressive du barrage hydroélectrique de Kandadji qui permettra d’accroître les surfaces irriguées. La construction d’une centrale électrique devrait également permettre de réduire l’important déficit énergétique du pays. Les activités extractives, qui ont connu un bond en 2012, grâce au démarrage de la production de pétrole et de l’activité de raffinage, continueront à tirer la croissance.

Le déficit courant demeure important en raison du niveau élevé des importations de biens d’équipement et de produits alimentaires, des coûts de transport et des services importés liés aux activités extractives. Le pétrole est devenu la deuxième exportation du pays en 2012 (12% du total des exportations), derrière l’uranium (43%), et devrait voir son poids augmenter d’ici 2014. Ce déficit devrait être couvert par des investissements directs dans les industries extractives, des dons et des prêts des créanciers publics multilatéraux et bilatéraux.

Sur le plan budgétaire, des mesures ont été annoncées dans le cadre du programme économique appuyé par une facilité élargie de crédit du FMI, en vue de remédier à la faiblesse des recettes (renforcement des administrations douanière et fiscale et de la situation financière de la raffinerie de pétrole). Le gouvernement compte surtout, en 2014, sur une progression des recettes perçues au titre de l’exploitation du pétrole et de l’uranium pour augmenter sensiblement les dépenses d’éducation, de santé et d’infrastructures routières. La collecte des impôts reste malgré tout entravée par la faible taille du secteur formel et l’insuffisance des capacités administratives. Les problèmes de sécurité aux frontières (Mali, Libye, Nigéria) et les chocs liés aux aléas climatiques et aux cours des matières premières exposent cependant toujours le Niger à d’importants risques macroéconomiques. Cette insécurité risque d’affecter le commerce transfrontalier, et donc les recettes douanières.

Les flux d’IDE à destination du Niger sont en hausse constante ces dernières années. Cette tendance devrait se poursuivre, compte tenu de l’apaisement politique du pays. Les principaux obstacles aux IDE sont les inconvénients topographiques et le mauvais état des infrastructures. Le pays est entré dans une nouvelle phase de transition économique et politique. De plus, le Niger propose des mesures incitatives aux investisseurs dans le secteur du développement des infrastructures.

Depuis son accession au pouvoir en mars 2011, le président Mahamadou Issoufou s’est employé à améliorer la gouvernance du pays et à réformer son économie. Le pays a renoué ses relations avec l’extérieur. Le gouvernement a toutefois dû essuyer une crise politique suite au retrait de la majorité présidentielle du parti au pouvoir de l’Assemblée nationale en août 2013. Depuis le départ de Hama Amadou (président de l’Alliance pour la réconciliation, la démocratie et la République – ARDR –) de la coalition présidentielle, le Niger est retombé dans ses travers de déchirements politiciens. Le climat social est tendu. Cependant, le parti présidentiel est désormais dépendant des trois autres partis de la coalition et du groupe de députés de l’opposition qui a voté la confiance, ce qui risque de nuire à la mise en œuvre de la politique économique à l’approche de l’élection présidentielle de 2016.

En 2013, le FMI a jugé les résultats macroéconomiques comme globalement satisfaisants. Il a souligné une bonne maîtrise de la dette publique, une volonté de conduire des réformes fiscales et d’améliorer la transparence dans le monde des affaires.

(Knowdys Database, avec la Banque mondiale, le FMI et Coface)