Veille & intelligence économique – Semaine du 15 septembre 2014

[Africa Diligence] Notre sélection de la semaine en matière de veille et d’intelligence économique : TTIP, l’Afrique sommée de s’unir ; diaspora africaine, 6ème région d’Afrique ; renforcement de la cyberdéfense aux Etats-Unis ; importance de l’intelligence économique aujourd’hui et demain et espionnage vs intelligence économique.

« Traité transatlantique : les Africains sommés d’agir ensemble»

Lu sur Africa Diligence

Le Transatlantic Trade and Investment Partnership (TTIP), traité de libre-échange en négociation depuis juillet 2013 entre Washington et Bruxelles n’est pas une affaire strictement euro-américaine. L’institutionnalisation et la judiciarisation de cet accord de partenariat entre l’Europe et les Etats-Unis toucheront pratiquement tous les secteurs dans lesquels les deux continents sont en interaction avec l’Afrique. Le TTIP couvrira aussi bien les ressources naturelles que l’immatériel, en passant par l’immigration, la protection de la vie privée, la formation, la culture, les droits d’auteurs, les prix des médicaments, les équipements publics…, bref tous les domaines d’intérêt général où l’Afrique prévoit de se développer. Avec 50% du PIB mondial et 30% du commerce international, les entreprises européennes et américaines pourront traîner en justice tout gouvernement africain dont l’action aurait pour conséquence de limiter leurs profits. Obligés de respecter les normes qui prévalent au sein d’un marché régi par le TTIP, les Etats africains n’auraient dès lors qu’une marge de manœuvre extrêmement réduite dans leurs relations commerciales avec les Etats-Unis et l’Europe. Cependant, l’Afrique a les moyens d’exploiter les opportunités offertes par le futur traité transatlantique (au premier trimestre 2014, l’Afrique pesait moins de 5% de la richesse mondiale). Si elle prend des mesures idoines, elle pèsera 15 % en 2050, soit 75% de la richesse des parties au TTIP à la même année.

« La diaspora africaine, la ‘‘6ème région d’Afrique’’ »

Lu sur : Afrique Inside

Considérée comme la « sixième région » d’Afrique, la diaspora africaine d’après l’Union africaine en 2010 représentait environ 112,65 millions de personnes en Amérique latine, 39,16 millions de personnes en Amérique du Nord, 13,56 millions aux Caraïbes et 3,51 millions en Europe. Mais encore, la diaspora africaine c’est près de 22 milliards USD transférés chaque année en Afrique subsaharienne. D’après les analystes de Brettons Woods, cette générosité financière de la diaspora africaine à l’égard du continent noir pourrait frôler la barre des 40 milliards USD en 2015. Des fonds qui ont un but bien avoué, le développement et la construction de l’Afrique. À cet effet, le 1er mars 2014 à l’Université Paris-Dauphine (France), la Société Africaine de Management (SAM) et le Conseil Africain et Malgache pour l’Enseignement Supérieur (CAMES) ont organisé la première Rencontre Internationale Diaspora Europe – CAMES (RIDEC). L’effet final recherché était de contribuer à l’émergence de l’Afrique à travers la formation, la recherche et l’innovation. L’une des principales résolutions issues de cette rencontre a été la constitution, sans délai, d’un fichier unique des experts Africains de la diaspora. Rendez-vous a été pris fin octobre 2014 à Libreville pour clarifier les modalités de participations des chercheurs, enseignants et professionnels de la diaspora, sous l’égide du CAMES, aux activités d’enseignement, de formation et de recherche dans l’espace CAMES d’une part, et d’établir un état des lieux des expertises, ressources et compétences de la Diaspora africaine d’autre part.

« Les Etats-Unis renforcent leur unité de cyberdéfense »

Lu sur : 01net

Le patron de la NSA et de l’US Cyber Command a expliqué que depuis une année environ, l’armée américaine renforce son unité de cyberdéfense, dans le but de protéger les Etats-Unis face aux cyberattaques et éventuellement de répondre de manière offensive à celles-ci. Aussi, précise le patron de la NSA, l’US Cyber Command qui compte actuellement un petit millier de personnes, en rassemblera 6 200 et devrait être pleinement opérationnel d’ici 2016 pour répondre à des cyberattaques sur des infrastructures essentielles, telles les réseaux électriques contrôlés par ordinateur, les réseaux financiers, les transports, etc. Cette unité permettra de renforcer la protection contre les pirates informatiques et les cyberattaques soutenues par des Etats. Elle servira aussi à renforcer la protection des systèmes informatiques du Pentagone et aider à améliorer les cybercapacités des centres de commandement de l’armée américaine à travers le monde.

« L’intelligence économique : importante aujourd’hui, essentielle demain ? »

Lu sur : Opi

Développée à la base dans les secteurs aéronautique et militaire (au niveau du renseignement), l’intelligence économique en a gardé une rhétorique parfois martiale (guerre économique, surveillance des mouvements, observation de l’environnement) et quelques préjugés solidement ancrés, comme celui de liens avec l’espionnage industriel. L’intelligence économique a investi beaucoup d’autres secteurs de l’économie. A l’heure où la concurrence se fait chaque jour plus rude et plus internationalisée, à l’heure où la technologie évolue de plus en plus rapidement, de nombreuses entreprises gagneraient à s’intéresser davantage au domaine de l’intelligence économique. Celle-ci repose de manière importante sur la veille. Elle ne s’y limite toutefois pas. Il existe d’autres aspects extrêmement importants comme ceux liés au lobbying, à la réputation, à la sécurisation des données sensibles et à la due diligence. L’intelligence économique est donc composée de différentes facettes centrées sur un élément central : la gestion stratégique de l’information.

« Espionnage et intelligence économique : quelles différences ?»

Lu sur : ACTU’entreprise

Selon Franck DeCloquement, Expert, enseignant à l’IRIS (Institut de Relations Internationales et Stratégiques), il existe toujours une confusion des genres très prégnante dans les médias, entre les pratiques dites d’intelligence économique, et les affaires qui relèvent de l’espionnage. L’intelligence économique (IE) travaille à partir de ce qui est en « source ouverte », c’est-à-dire toute information « blanche », dite en « libre accès », le plus souvent « non structurée », qui a donc une valeur ajoutée initiale très moyenne sur le marché de l’information qualifiée. L’espionnage c’est complètement autre chose, c’est la partie congrue du renseignement – parce qu’il est toujours question in fine de « renseignement » – qui est obtenu de manière totalement illégale et clandestine. On confond « l’espionnage » avec les expressions très distinctes que sont « le renseignement », « l’intelligence économique et stratégique » ou « la veille ». Une confusion des genres dans l’esprit du grand public, pourtant il existe une césure entre les « actions d’espionnage » et les « méthodologies de l’intelligence économique ». Pour cause, le concept d’IE est moins « sexy » et moins vendeur à priori, dès lors que l’on ne l’adosse pas – dans l’esprit du public – à de « l’espionnage ». Car, cette expression est immédiatement identifiable par le plus grand nombre. D’où ce glissement de sens persistant, entre ces deux approches de nature pourtant très distincte.

La Rédaction

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