Veille & intelligence économique – Semaine du 29 septembre 2014

[Africa Diligence] Notre sélection de la semaine en matière de veille et d’intelligence économique : les PME romandes pénalisées par l’absence de démarche professionnelle en IE, la détection des entrepreneurs par le Big Data, jouer à la roulette russe avec les failles de sécurité, l’émancipation du yuan chinois et la valeur des données personnelles sur internet.

« L’absence de démarche professionnelle en intelligence économique pénalise les PME romandes »

Lu sur Market

Selon une étude de la Haute Ecole de Gestion (HEG), des patrons de PME romandes ont un faible niveau de connaissance en matière de veille stratégique et d’intelligence économique (IE). 64% n’ont aucune idée précise de ce que cette discipline représente. 43% d’entre eux ne mènent aucune démarche IE, bien qu’ils reconnaissent qu’elle leur serait utile au moment de prendre des décisions stratégiques. Toujours selon l’étude, en 2014, moins d’un tiers des PME a fait appel à un cabinet spécialisé en IE. L’étude note que si l’effort de recherche d’information stratégique existe chez les PME, il tend souvent vers une pratique sporadique et désordonnée. La méconnaissance du domaine, le manque de temps et de ressources humaines en seraient les causes principales. Les principales sources d’information utilisées étant les moteurs de recherches (75%) et les clients d’entreprises (84%). De plus, 22% des dirigeants de PME disent ne pas justifier des compétences techniques en matière de veille. L’étude démontre que l’aspect financier n’est pas la raison première d’un manque de démarches IE dans les PME romandes.

« Le Big Data ira-t-il jusqu’à détecter les entrepreneurs ? »

Lu sur L’Atelier

L’analyse des données permet dorénavant d’isoler des profils de primo-entrepreneurs types aux Etats-Unis, au grand bonheur des fonds d’investissements. MatterMark, spécialisée dans la collecte de données et l’analyse quantitative, et le groupe Bloomberg ont ensemble combiné leur savoir-faire pour aboutir à une étude poussée sur les entrepreneurs. Ceux-ci ont ainsi réussi à isoler plusieurs centaines d’individus qui, selon eux, seront les plus à même de se lancer dans l’aventure entrepreneuriale dans les quatre ou cinq années à venir. Une étude basée sur une méthode désormais très courante de récupération de données depuis les réseaux sociaux traditionnels (LinkedIn) et spécialisés (Angel List, Crunch Base) dans l’univers des nouvelles technologies, avec une contrainte géographique forte (la Bay Area et New York). S’appuyant sur ces données récoltées, l’étude a produit des statistiques surprenantes et contre-intuitives sur les fondateurs de startups qui ont levé de l’argent (c’est-à-dire « venture-backed ») permettant ainsi d’effectuer un écrémage de profil d’innovateurs potentiels.

« Jouer à la roulette russe avec les failles de sécurité »

Lu sur Finyear

Il y a quatre à dix ans, les entreprises devaient sauvegarder leurs données en utilisant une sauvegarde physique. Maintenant, avec les progrès liés au cloud et à la virtualisation, la sécurité ne se fait pas avec des commandes ou un processus en place. Aujourd’hui la réalité n’est pas de savoir si une violation de données se produira, mais quand. Les entreprises qui jouent la sécurité à la roulette russe et ne protègent pas leurs données confidentielles, peuvent se sentir en sécurité pour un temps, mais elles finiront par prendre une balle et se faire attaquer. Faut-il encourager l’utilisation omniprésente de fortes authentifications, de cryptage de données sensibles et autres contrôles éprouvées dans le but de prévenir les violations de données ? Verizon Data Breach Investigation, dans son rapport d’enquête en 2013 a révélé que 79% de toutes les infractions étaient fondées sur des certificats qui étaient compromis. Alors, que peut-on faire ? Passer de la prévention de la violation à l’acceptation de la violation, ensuite élaborer un plan sur ce qui doit être protégé.

« Le yuan chinois continue à s’émanciper du dollar »

Lu sur La Voix de la Russie

Le yuan chinois ne fait plus référence aux cotes du dollar américain lors des échanges avec l’euro. Le 30 septembre 2014, les échanges directs yuan-euro ont commencé en Chine et en Europe. Selon le président de l’Association des banques russes, Garéguine Tossounian, le prestige du yuan et son influence sur le marché monétaire sont si importants qu’il doit être pris en considération dans la politique de tous les pays. Il y a moins d’un an le yuan a dépassé l’euro et est devenu la deuxième monnaie dans les paiements internationaux. Le yuan est déjà en conversion directe avec les dollars américain, australien et néo-zélandais, avec le yen japonais, la livre britannique, le rouble russe et le ringgit malaisien. L’Europe occidentale est le deuxième partenaire commercial de la Chine. Pour l’Europe, la Chine est le premier partenaire en Asie. La conversion directe yuan-euro permettra aux milieux d’affaires chinois et européens d’abaisser les frais de conversion inévitables quand on passe par l’intermédiaire du dollar. Les règlements bancaires des transactions commerciales seront eux aussi simplifiés.

« Vos données personnelles sur internet peuvent valoir de l’or »

Lu sur Challenges

Les données personnelles sont devenues l’or noir du XXIème siècle, celui qu’on exploite et qu’on stocke pour une utilisation ultérieure. Une étude de Vodafone pour le Royaume Uni indique que la monétisation des données pourrait injecter 21 milliards d’euros dans l’économie britannique. Le calcul montre que ces données valent 1,18 dollar par personne. En France, les data brokers estiment qu’aux Etats-Unis, une adresse vaut 50 cents, une date de naissance 2 dollars, un numéro de sécurité sociale 8 dollars, un livret militaire (military record) 35 dollars. La panoplie des algorithmes mis en place pour la collecte, permettent de prévoir, d’anticiper vos actes. Ils peuvent déterminer vos préférences sexuelles, vos goûts, vos penchants politiques, vos habitudes de consommation… Et le téléphone mobile est l’outil parfait, un véritable espion qui transmet vos informations sensibles. Malgré les réglementations, la garantie de l’anonymat n’existe pas. Pour les spécialistes du « big data » ou des méga données, les données nues ont peu de valeur, il faudrait au préalable les traiter et les analyser pour qu’elles prennent de la valeur.

La Rédaction