Comment optimiser les investissements en Afrique

(L’Economiste) «LES Marocains se prennent pour des blancs qui viennent à la conquête de l’Afrique, ce continent si lointain». Voilà une critique qui fait mal, mais qui revient de plus en plus avec insistance en Afrique subsaharienne. Une autre facette de la relation Sud/Sud à ne pas négliger. «Pour 20% des Africains, le Maroc a une véritable stratégie de conquête», révèle Guy Gweth, dirigeant du cabinet d’intelligence économique Knowdys.

Gweth a revelé quelques indiscrétions sur son enquête autour de la perception qu’ont les Subsahariens du Maroc, lors d’une rencontre organisée par le cabinet AOB Consulting. L’enquête, qui a porté sur un échantillon de 840 personnes répartis sur différents pays, n’a pas été totalement présentée. «Peur de froisser des sensibilités», c’est l’argument présenté par le conférencier.

Toujours est-il, ces quelques éléments sont révélateurs des défis qui attendent le Maroc. Le Royaume dispose, sans doute, d’un bon capital sympathie dans ces pays où il est essentiellement connu à travers ses banques. Le pari de l’Afrique est loin d’être gagné. Le Royaume doit revoir l’image qu’il dégage en Afrique, notamment avec un meilleur traitement des ressortissants illégaux de ses pays. D’autant plus qu’«aujourd’hui, le continent est un véritable terrain de compétition où les puissances mondiales se livrent une bataille féroce», confie Gweth.

Partir en Afrique est loin d’être une aventure vers un terrain en friche, vierge. La diplomatie économique chinoise y est très redoutable. La majeure partie des grands chantiers dans le continent est réalisée par  Pékin. Les Chinois sont même allés jusqu’à offrir le siège de l’Union africaine! Cependant,  les compatriotes de Mao commencent  à souffrir de la mauvaise facture de leur construction. C’est là que le Maroc a tout à gagner en donnant une image forte du Made in Morocco.  Illusoire!  Les Marocains ne mettent pas encore en avant leur production nationale. «Beaucoup d’entreprises marocaines exportent leur produit vers l’Europe pour être estompillé CE avant d’être vendu en Afrique», regrette Gweth. Ainsi, selon l’expert, le Maroc aurait tout à gagner à investir ce terrain.

Sept secteurs prioritaires sont identifiés: les mines, les télécoms, les infrastructures, l’eau, les énergies vertes, l’agroalimentaire ou encore l’audit. En plus de la concurrence chinoise, les entrepreneurs marocains doivent faire face à la corruption (25% du PIB de l’Afrique) et à l’insécurité. Des données qui font que plusieurs pays sont identifiés à haut risque. Justement, c’est dans ces pays où il faut investir maintenant.

En outre, «la réussite des investissements est tributaire de la bonne connaissance des marchés. L’investissement au Nigeria est très différent de celui au Sénégal ou au Rwanda», explique Gweth. Chaque pays dispose de ses propres traditions d’affaires. La différence entre pays francophones et anglophones est importante. Gweth analyse autrement le partenariat entre le Maroc et la France pour cibler les pays d’Afrique francophone. « Il est plus intéressant pour le Maroc  d’aller vers le Nigeria où la France est très présente contrairement…

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