Côte d’Ivoire : secteur minier, deuxième poumon de l’économie

(Africa diligence) Deuxième économie d’Afrique de l’Ouest, la Côte d’Ivoire jouit d’un énorme potentiel économique. Le pays dispose d’un large éventail de ressources naturelles : secteur agricole (café, cacao, palmier à huile, hévéa), secteur minier (or, diamant, manganèse) et secteur énergétique (pétrole, gaz). Sa performance macroéconomique en 2013 est impressionnante, avec un taux de croissance de 8,8%. Pour les experts d’Africa Diligence, après l’agriculture, la Côte d’Ivoire peut compter sur son secteur minier.

Le secteur agricole (24% en 2013) est le moteur de l’économie ivoirienne. Il emploie 70% de la population active, contribue à hauteur de 30% au produit intérieur brut (PIB) et représente 60% des recettes d’exportation. C’est un secteur diversifié (cacao, café, anacarde, oléagineux, huile de palme, coton, etc.) qui repose à la fois sur des petites et moyennes exploitations familiales et sur des grandes plantations industrielles.

  • Le cacao représente près de 70% des exportations de produits primaires et 15% du PIB ivoirien. La Côte d’Ivoire demeure le 1er producteur mondial. En 2013, la production de cacao dans le pays a atteint 1,3 million de tonnes, plaçant la Côte d’Ivoire au 1er rang mondial avec 35% de parts de marché.
  • En 2013, sa production d’huile de palme a représenté une part importante de l’économie ivoirienne. La Côte d’Ivoire dispose à ce jour, de la plus grande raffinerie en Afrique et occupe même la deuxième place des producteurs africains. Le pays  dispose de deux grandes usines : Palmcie qui produit 300 000 tonnes d’huile de palme brut par an et Sania qui traite en moyenne 418 000 tonnes d’huile de palme brut à l’année.
  • En 2012, la Côte d’Ivoire a exporté plus de 415 000 tonnes de noix de cajou et enregistré une fuite frauduleuse de plus de 100 000 tonnes représentant le quart de la production nationale qui a traversé la frontière nord-est du pays pour être vendu au Ghana. L’exportation illégale est due au prix plus rémunérateur et au coût du transport nettement moins cher au Ghana, selon des spécialistes de la filière. La Côte d’Ivoire est le deuxième producteur de noix de cajou (500 000 tonnes par an, dont près de 10% sont transformés dans le pays) derrière l’Inde et le premier exportateur mondial.
  • La Côte d’Ivoire est leader africain (et le 7e mondial) de la production du caoutchouc naturel avec 290 529 tonnes en 2013 et un chiffre d’affaires estimé à 350 milliards de Fcfa. Le pays compte 16 unités de transformation dotées d’une capacité de 390 000 tonnes par an. L’objectif du pays est d’atteindre la barre des 600 000 tonnes d’ici à 2020.
  • Au terme de la campagne 2012-2013, la filière coton en Côte d’Ivoire a produit 340 000 tonnes de coton-graine, contre 260 000 tonnes en 2011-2012.

Le secteur secondaire contribue à 28% du PIB. Le sous-sol ivoirien contient de l’or, du diamant, du fer, du nickel, du manganèse, de la bauxite et du cuivre. Seuls l’or et le manganèse sont exploités industriellement.La Côte d’Ivoire a de ce fait inauguré, lundi 27 janvier 2014 à Agbaou, sa quatrième mine d’or. Ce qui lui permettra d’augmenter sa production aurifère annuelle de plus de 20%. La mine d’or d’Agbaou, d’un coût de 80 milliards de Fcfa, exploitée par la société canadienne Endeavour, va produire annuellement 3 tonnes d’or et va permettre de porter la production aurifère nationale de 13 à 16 tonnes par an. La réserve du gisement est évaluée à 35 tonnes pour une durée de 8 ans. De plus, en marge des trois importantes mines d’or que possède la Côte d’Ivoire (Tongon-Ity-Bonikro), l’entreprise britannique Amara mining a annoncé mi-janvier 2014 à Abidjan la découverte d’un gisement de 180 tonnes d’or à Yaouré, entre la capitale politique et administrative ivoirienne Yamoussoukro et la ville de Bouaflé. L’exploitation du manganèse en Côte d’Ivoire a pris, ces dernières années, une grande importance. Le gisement le plus important est situé à Lauzoua, dans la région de Grand-Lahou (Sud). Sa capacité de production oscille entre 300 000 et 500 000 tonnes par an.

La Côte d’Ivoire qui produit actuellement 32 000 b/j de pétrole et s’est fixé pour objectif de passer à 200 000 b/j d’ici à 2020, grâce à la multiplication des explorations effectuées et à venir. En 2013, la production de pétrole a atteint 9,14 millions de barils.

La production de gaz naturel du pays a doublé entre 2012 et 2013, passant de 110 millions de pieds cubes à 220 millions. Au premier semestre 2013, cette production était valorisée à près de 246,7 millions USD. Le pays ne compte d’ailleurs pas s’arrêter en si bon chemin. Abidjan projette en effet de passer à 250 millions de pieds cubes de gaz produit dès 2014, grâce notamment à l’entrée en production de nouveaux puits gaziers sur les champs Merlin (CI-27) et Gazelle (CI-202).

(Knowdys Database, avec Perspectives économiques en Afrique, Banque mondiale, Le Figaro, News Abidjan et IPS)