Guy Gweth lance l’« innovation comportementale en territoire hostile »

[Africa Diligence] A l’occasion du 20ème anniversaire du Master en intelligence économique de l’université de Poitiers, l’Institut Libre des Relations Internationales de Paris (ILERI) a accueilli Claude Revel (ex-Déléguée interministérielle française à l’intelligence économique), Patrick Devaux, vice-président Market Intelligence de Airbus et Guy Gweth (fondateur de Knowdys). Au menu des échanges : « l’intelligence économique pour la conquête des marchés internationaux. »

Avec l’émergence de l’ère de l’information et de la communication, les changements associés dans les activités commerciales internationales ont été profonds. Ce nouvel âge de l’information influe en effet sur les processus d’internationalisation avec de nouvelles entreprises qui naissent dans la sphère d’internet et qui sont donc par nature internationale dès le départ. Celles-ci sont pourtant confrontées à des barrières institutionnelles, réglementaires, normatives et cognitives.

A contrario, les entreprises « traditionnelles » doivent s’adapter et trouver des opportunités d’amélioration de leurs fournisseurs, distributeurs et partenaires afin de mieux servir de nouveaux clients. Par ailleurs, si information et pouvoir riment souvent, force est de constater que sa transformation en connaissance, voire en outils d’aide à la décision, est indispensable lorsque qu’une entreprise souhaite véritablement accéder aux marchés internationaux.

Dans ce contexte, les intervenants ont montré que l’intelligence économique peut être un outil ou une attitude qui permette la conquête des marchés internationaux à travers notamment la veille, les stratégies d’influence, la protection des données et le management de la connaissance.

Ancienne Déléguée interministérielle française à l’intelligence économique, conseillère à la Cour des comptes, Claude Revel s’est appesantie sur le rôle capital de l’influence dans la conquête des nouveaux marché en mobilisant de nombreux exemples. Pour elle, les acteurs du big data pourraient peser lourdement dans la définition des politiques publiques des Etats.

Patrick Devaux, Vice-président Market Intelligence chez Airbus International Group, a singulièrement insisté sur la nécessité d’intégrer la compréhension des langues locales dans l’appréciation des marchés. Dans le cas de l’Afrique, par exemple, une telle compréhension permet à Airbus de « vendre plus que des avions, de proposer du développement aux pays. »

Invité en tant que fondateur de KCG, leader du conseil en intelligence économique et due diligence au sud du Sahara, Guy Gweth a, entre autres, regretté que les entreprises n’innovent pas au-delà des produits, services et process. Il a appelé les sociétés freinées par l’aversion au risque à s’engager dans la voie de « l’innovation comportementale en territoire hostile. »

Cette table ronde a connu la participation d’une centaine de professionnels, d’universitaires et d’étudiants. Elle était animée par Olivier Coussi, professeur à l’IAE de Poitiers et à l’ILERI.

La Rédaction (avec ILERI et IAE Poitiers)

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