Les Etats-Unis créent un cyber-commandement militaire

Le Pentagone vient d’instaurer un commandement militaire chargé d’effectuer des cyber-attaques et de protéger les réseaux sensibles des Etats-Unis. Le “cyber-commandement” (CyberCom) sera placé sous l’autorité du Commandement stratégique américain (Stratcom). Il devrait être opérationnel à partir de l’automne.

Robert M. Gates, secrétaire d’Etat à la Défense, devrait nommer le lieutenant général Keith Alexander à la tête du CyberCom. C’est l’actuel directeur de la puissante National Security Agency (NSA) en charge de la sécurité de la nation (veille, espionnage, interceptions de communications multi-canaux dont Internet).

Face à un afflux d’attaques en provenance de l’Internet (la Russie et la Chine sont souvent pointées du doigt), l’Administration Obama cherche à améliorer la protection de ses 15 000 réseaux numériques militaires américains et sept millions d’ordinateurs ou terminaux nomades rattachés à la Défense américaine.

Il y a six mois, William Lynn, vice-secrétaire américain à la Défense, avait déclaré que les tentatives d’intrusion sur les réseaux sensibles se comptaient en milliers par jour. Au cours des six derniers mois, le Pentagone a consacré une enveloppe 100 millions de dollars pour déjouer les attaques en ligne et nettoyer les systèmes informatiques en cas de dégâts.

Cette estimation a été donnée par le General Kevin Chilton, haut responsable militaire de l’Air Force (head of the US Strategic Command) lors d’une conférence sur la cyber-sécurité donnée dans l’Etat du Nebraska.

Le budget a servi à acquérir de l’équipement informatique, à faire appel à des sous-traitants et des ressources humaines supplémentaires pour réparer les dégâts après des attaques venues de l’extérieur mais aussi à cause des erreurs d’administration commises en interne.

“Le plus important à retenir, c’est que nous sommes conscients des attaques à divers degrés. Entre les assauts les moins sophistiqués en provenance d’adolescents qui s’ennuient jusqu’aux attaques plus élaborés visant les infrastructures de la Nation. Et, au milieu, on trouve une jolie couche de cyber-criminalité”, selon les propos recueillis par Associated Press. “C’est en effet notre principal challenge : comment organiser notre défense face à ces multiples attaques.”

Le General Kevin Chilton a refusé d’indiquer le pourcentage des attaques visant les systèmes de Pentagone provenant du monde civil et celles liées aux gouvernements ou issues de forces armées à une échelle internationale.

John Davis, qui dispose du grade de “Brigadier General” et commandant-adjoint de l’armée américaine pour les opérations de réseaux, a déclaré que les investissements seraient plus judicieux si l’on renforçait en amont les systèmes informatiques plutôt que de passer derrière les attaques. “Vous pouvez me payer maintenant ou me payer plus tard”, déclare John Davis. “Ce serait mieux de dépenser cet argent de manière pro-active plutôt que de réparer les failles après les assauts.”

Par Africa Diligence, en complément d’une adaptation Vnunet de Online attacks cost Pentagon $100 million.