Les PME, poumon de l’économie togolaise

[Africa Diligence] Au Togo, les Petites et  moyennes entreprises (PME) participent à plus de 80% à l’activité économique nationale. Pourtant, le secteur demeure le parent pauvre des financements, ce qui affecte la stabilité de leurs productions.

Les PME au Togo absorbent la plus importante partie des jeunes dans différents secteurs d’activités. Tant dans l’agriculture qui occupe 70% de la population togolaise, selon le Conseil National du Patronat, que dans d’autres secteurs dont l’entrepreneuriat.

Bien que regorgeant d’énormes potentialités, les PME rencontrent d’importantes difficultés financières dues au manque d’accompagnement. Ainsi, les préoccupations particulières du secteur des PME se fondent essentiellement sur les mécanismes d’accompagnement et plus encore, sur le manque de financement. Leur très faible accès au financement bancaire est aussi l’une des faiblesses dudit secteur dans le pays. Bien qu’étant le poumon de l’économie  et la clé du développement, les PME demeurent très peu soutenues financièrement.

En effet, la question du financement des PME constitue un véritable frein au développement des entreprises privées. Les mécanismes d’accompagnement mis en place par l’État togolais sont peu nombreux et les financements proposés, bien souvent en deçà des attentes.

Il faut noter qu’au cours des dix (10) dernières années, de grandes initiatives ont convergé vers l’amélioration du climat des affaires, pour encourager les jeunes à prendre des initiatives privées. Le Doing Business 2015 indique que le Togo fait partie des 10 premiers pays en Afrique Subsaharienne, où l’entrepreneuriat a été le plus favorisé par de récentes réformes. Les micros financements ont soutenu des milliers d’initiatives dont une grande partie s’est révélée comme un succès, mais limitée à la phase de startups. Malgré les efforts mis en œuvre, la difficulté d’accès des PME aux financements conséquents persiste.

Sur la question des mécanismes pour aider les entreprises, quelques dispositions sont prises, dont le Fonds d’appui aux initiatives et aux entreprises des jeunes (FAIEJ), le Programme d’aide au développement à la base (PRADEB), l’Agence nationale de promotion et de garantie de financement des PME/PMI (ANPGF PME/PMI) et enfin le Fonds national de finance inclusive (FNFI).

«À mon avis, ces mécanismes de financement s’adressent plus aux petites entreprises et aux entrepreneurs en démarrage. Ils accordent entre 1 et 2,5 millions de FCFA et dans des cas rares, jusqu’à 6 millions de FCFA. Les fonds proposés sont très minimes comparativement à nos besoins», a indiqué Ismaël Tanko, jeune entrepreneur togolais.

Au Conseil National du Patronat du Togo, l’amélioration du climat des affaires et l’accompagnement des PME sont une «priorité». «Les PME/PMI représentent plus de 90% du tissu économique togolais, mais elles sont confrontées à de nombreuses contraintes qui limitent leur développement et les empêchent de devenir plus tard de grandes entreprises, voire des championnes», a reconnu M Coami Laurent TAMEGNNON, le président du Conseil National du Patronat du Togo.

Et pour rectifier le tir, le CNP assure qu’«un travail a été effectué avec la Banque Centrale des États de l’Afrique de l’Ouest (Bceao) sur le dispositif de financement des PME/PMI à mettre en place dans la sous-région. Le projet d’accompagnement des PME/PMI a donc été élaboré à la Direction Exécutive du Patronat et sera mise en œuvre dès que possible.» Et d’ajouter que, «par ailleurs, un fonds de 400 millions d’euros (environ 250 milliards de FCFA) est disponible pour les PME/PMI à la Banque Africaine de Développement (BAD), Banque Ouest Africain de Développement et d’autres banques commerciales (BOAD)».

Lors de la présentation de la Charte des PME/PMI EN 2009, le directeur de cabinet du ministre du commerce soulignait que : « La vision du gouvernement est de doter de notre pays d’un tissu dense de PME/PMI productives compétitives, orientées vers les exportations et animées par une classe de dirigeants dynamiques et modernes ». Cet objectif ne sera atteint que si les PME/PMI ont un accès facile aux financements.

La Rédaction (avec Amayi Badji)