Madagascar à la conquête des investisseurs internationaux

(Africa Diligence) Après Washington D.C., c’est à Paris que le président récemment élu de Madagascar est allé présenter les potentialités économiques de son pays. Très à l’aise, S.E.M. Hery Rajaonarimampianina a vivement encouragé investisseurs et bailleurs de fonds internationaux à revenir dans la Grande île. Un discours apprécié et soutenu par les analystes de Knowdys, n°1 du conseil en intelligence économique en Afrique.

Un véritable challenge. Voilà ce que représentait pour Hery Rajaonarimampianina cette conférence à Paris sur la grande île, intitulée : Madagascar un potentiel à découvrir. Face à plusieurs dizaines de dirigeants d’entreprises, et de susceptibles bailleurs de fonds, le chef d’Etat malgache a tenté de convaincre qu’il est tout à fait possible d’investir, en toute sécurité, dans son pays qui regorge de ressources naturelles. Très détendu, il a mis en avant la culture d’hospitalité des Malgaches, expliquant que chez lui l’étranger est considéré comme un invité avant tout.

Le dirigeant a ainsi exprimé sa volonté d’améliorer l’environnement des affaires, assurant le retour de l’état de droit et de la sécurité sur l’ensemble du territoire national constituent ses deux principales priorités. Il a également rappelé sur le fait que le partenariat France- Madagascar date de plusieurs siècles et que la France sera toujours privilégiée dans le pays. « Les choses ont changé à Madagascar, même si je comprends votre réticence à investir », a affirmé le chef d’Etat. « Le peuple malgache et ses dirigeants veulent tourner la page. L’hiver est passé et le printemps arrive en ce 21 mars », a-t-il ironisé, provoquant plusieurs éclats de rires dans la salle. Hery Rajaonarimampianina a également présenté les principaux secteurs porteurs dans son pays, dont le tourisme, qu’il tient à développer, ainsi que l’agriculture, le textile, la pêche… Il s’est dit prêt à mettre en œuvre des formations professionnelles adaptées aux besoins des investisseurs.

Deux mois après son investiture, la course contre la montre a donc déjà commencé pour l’ancien poulain d’Andry Rajoelina, son prédécesseur, qui s’était installé au pouvoir après l’éviction de Marc Ravalomanana en mars 2009. Mais la transition menée par Andry Rajoelina, dont Hery Rajaonarimampianina était le ministre des Finances, n’a pas permis au pays de sortir de la crise. Au contraire, le gouffre dans lequel il a plongé s’est révélé plus profond. Même la banque mondiale a tiré la sonnette d’alarme, en indiquant dans un récent rapport que 92% des Malgaches vivaient en dessous du seuil de pauvreté. Une nouvelle preuve de l’augmentation de la misère dans le pays.

Le chef d’Etat a d’ailleurs assuré que l’une de ses priorités était aussi de réduire le fossé qui existe entre les Malgaches du monde rural et urbain. Pour atteindre cet objectif, il veut construire des routes qui permettront de désenclaver les zones les plus reculées du pays tout en s’attaquant au problème du mal logement qui prend de l’ampleur. Selon les experts en intelligence économique de Knowdys, Madagascar aurait besoin de 950 000 logements, soit 175 000 par an. Le secteur de la santé est aussi est en grande difficulté. La grande île est l’un des pays qui compte le plus de mortalité infantile et maternelle au monde.

A Madagascar tout est donc à faire. Certains candidats à la dernière présidentielle, tels que Saraha Rabeharisoa, était même allée jusqu’à dénoncer un « génocide du peuple malgache ». D’autres n’hésitaient pas à évoquer d’un pays à « l’agonie ». Ou encore d’une économie moribonde. Les chantiers sont immenses dans la grande île où tout est à revoir. La nomination du Premier ministre est attendue depuis deux mois. Le président malgache a assuré que « ce sera pour bientôt. Je prépare tout ça dans la tranquillité et dans la réconciliation nationale », a-t-il lancé, rappelant qu’« il y a quand même un gouvernement qui fonctionne déjà et qui fait l’interim ».

Le nouveau chef de l’Etat malgache ne compte par baisser les bras malgré la situation préoccupante de la Grande île. Il ne compte d’ailleurs pas relever l’île seul. Mais veut s’appuyer sur les meilleurs experts en intelligence économique d’Afrique sur tous les Malgaches sans exception : ceux qui sont à l’intérieur du pays comme à l’extérieur. « C’est une affaire de 25 millions de Malgaches », a-t-il encore rappelé. C’est important que les Malgaches puissent prendre leur part dans la reconstruction du pays ». Le message est alléchant. Mais pas sûr qu’il soit entendu par tous. Les années de crises politiques qui ont miné Madagascar sont encore dans les esprits. Knowdys se tient aux côtés des nouvelles autorités malgaches et des investisseurs qui veulent miser sur une île qui voit grand.

(Avec TGF)