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Marché d’oranges : les prix du jus séduisent les producteurs sud-africains

[Africa Diligence] Sur le marché de l’orange, l’Afrique du Sud est traditionnellement le plus gros fournisseur pendant la saison estivale. Cependant, cette année, la dynamique est quelque peu différente. Les prix proposés par les industriels, ceux qui achètent les oranges pour les transformer en jus, sont particulièrement attractifs. Par conséquent, les producteurs sud-africains sont tentés de vendre davantage leurs oranges aux industriels plutôt que de les exporter sous forme de fruits frais. Cela signifie que les volumes d’exportation d’oranges fraîches en provenance d’Afrique du Sud devraient être plus faibles cette année.

Au moins 7 à 8% des oranges qui devaient être exportées d’Afrique du Sud, seront cette année pressées. Ce qui représente entre 80 et 100 000 tonnes de fruits qui s’ajouteront à ceux qui sont déjà dédiés à la transformation, selon les estimations de l’Association des producteurs d’agrumes d’Afrique australe (CGA).

Au vu des prix proposés par l’industrie, la tentation était trop forte pour les producteurs sud-africains, qui cherchent à valoriser leur fruit. Pendant la saison d’hiver, les industriels sont allés jusqu’à payer 42, voire 45 centimes d’euros le kilo d’oranges à presser, soit à peine quelques centimes de moins qu’un kilo d’oranges fraiches, triées, calibrées. Dans ce marché « en feu » comme le qualifie un expert, le prix du jus d’orange concentré et congelé, à l’arrivée au port européen de Rotterdam, dépasse, lui, les 6 000 dollars la tonne.

Une opportunité pour valoriser la production

Une aubaine pour les producteurs sud-africains, car cette année, le marché du frais n’est pas au mieux de sa forme : la consommation n’a pas décollé cet hiver, en raison des prix élevés des oranges espagnoles, et l’Égypte, très présente ces derniers mois sur le marché retarde le démarrage de la saison sud-africaine alors même que l’Afrique du Sud a une bonne récolte à écouler.

Dans un pays où les vergers sont en plein développement, les prix offerts par l’industrie tombent à pic. Ils permettent aux producteurs de trouver des prix rémunérateurs et de « revenir à des volumes plus facilement absorbables et donc mieux valorisés » explique Éric Imbert, chercheur au Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement (Cirad).

Un fournisseur majeur de juin à septembre

Cette limitation des exportations sud-africaines ne devrait pas passer inaperçue sur le marché mondial, car l’Afrique du Sud joue en été un peu le même rôle que l’Espagne en hiver. À partir du mois de mai et jusqu’en septembre octobre, c’est le fournisseur majeur d’agrumes. L’Afrique du Sud fournit ainsi pratiquement la totalité des 600 000 tonnes d’oranges importées en été par l’Europe. Si le pays sera peut-être un peu moins présent cette année, il sera cependant toujours assez, pour répondre à la demande.

La Rédaction