Rwanda : vers une économie de services basée sur le savoir

(Africa Diligence) Le Rwanda a réalisé des progrès spectaculaires en termes de développement depuis le génocide et la guerre civile de 1994. Il entreprend aujourd’hui de consolider ses acquis sur le plan du développement social et de l’accélération de la croissance, en veillant à ce qu’ils soient largement partagés de manière à atténuer les risques d’érosion de la stabilité politique et sociale qu’il a chèrement conquise. Pour les experts en intelligence économique d’Africa Diligence, l’ambition du Rwanda est de transformer son économie à faible revenu fondée sur l’activité agricole en une économie de services basée sur le savoir.

En vue de réaliser ses objectifs de développement à long terme (« Vision 2020 »), le gouvernement rwandais a élaboré une stratégie à moyen terme pour la période 2013-2018. La première priorité de cette stratégie de développement économique et de réduction de la pauvreté est d’accélérer la croissance et de réduire la pauvreté.

La stratégie du Rwanda vise à réaliser les objectifs suivants à l’horizon 2018 : i) porter le PIB à 1 000 dollars USD par habitant ; ii) ramener le taux de pauvreté à moins de 30% ; iii) réduire le taux de pauvreté extrême à moins de 9%. Ces objectifs reposent sur l’hypothèse macroéconomique d’une croissance du PIB de 10% par an sur la période 2013-2018. Ils se fondent sur les succès remarquables enregistrés sur le plan du développement au cours de la décennie écoulée, à savoir notamment une forte croissance, une réduction rapide de la pauvreté et, depuis 2005, une réduction des inégalités.

Entre 2001 et 2012, le taux de croissance du PIB réel a atteint 8.1% en moyenne par an. Le taux de pauvreté a baissé de 59% en 2001 à 45% en 2011, alors que l’indice de Gini (qui mesure l’inégalité) est passé de 0.52 en 2005 à 0.49 en 2011. La croissance du PIB en volume a enregistré un ralentissement en 2013, en partie due à la faible performance du secteur agricole, et à l’incidence décalée de la suspension de l’aide budgétaire internationale en 2012. La croissance du PIB devrait passer de 4.6% en 2013 à 7% en 2014. La reprise dans le secteur tertiaire demeurera le principal moteur de croissance à court et à moyen terme, associée à la mise en œuvre soutenue du programme d’investissement public.

L’inflation globale devrait progresser légèrement à 4.4% en 2014, en raison de la hausse des prix des denrées alimentaires, grâce aux réformes structurelles destinées à améliorer les capacités de production, notamment dans l’agriculture. L’inflation reste inférieure à l’objectif de 5% fixé par la Banque centrale. La mise en œuvre décisive de programmes en faveur de l’emploi et les investissements soutenus dans l’amélioration de la productivité agricole stimuleront la croissance à moyen terme. Les déficits de la balance courante devraient persister à court et à moyen terme, car la forte demande de produits intermédiaires, de capitaux et d’énergie dépasse toujours l’activité des principaux secteurs exportateurs. La part des recettes d’exportation par rapport aux importations a atteint 32% en 2013 contre 27% en 2012.

L’intégration des entreprises nationales dans les chaînes de valeur mondiales est une priorité pour le gouvernement. Elle est considérée comme le moyen de promouvoir la croissance des exportations et leur diversification, et de contribuer à l’objectif plus large de mettre en place une économie stimulée par le secteur privé d’ici 2020. Le potentiel de liaison des chaînes de valeur nationales avec les chaînes de valeur mondiales existe dans plusieurs secteurs, y compris dans les exportations (surtout du café, du thé et des minerais), l’industrie agro-alimentaire, les produits laitiers et les boissons, les technologies de l’information et de la communication (TIC) et l’externalisation des processus métiers (EPM).

Le système de paiement par carte magnétique (twende), a été introduit début 2011 à Kigali. Il s’agit là d’une avancée technologique qui transforme rapidement l’économie du pays. Le Rwanda est ainsi en passe de devenir le carrefour régional des technologies de l’information et de la communication. Ces innovations modifient la façon dont les rwandais communiquent, font leurs achats et vivent au quotidien.

Les bons résultats qu’affiche l’économie rwandaise attirent de plus en plus les investisseurs. Selon la Banque mondiale, il est plus facile, plus rapide et moins couteux de créer une entreprise au Rwanda que dans la plus part des autres pays d’Afrique. Le Rwanda a entrepris des réformes dans la majorité des dix domaines couverts par le rapport Doing Business 2014. Cette amélioration de l’environnement des affaires a permis au pays de gagner 22 places au classement, passant de la 54e au 32e rang mondial.

Ainsi, grâce aux réformes réalisées avec succès dans le but d’améliorer le climat des affaires et de réduire le coût de l’activité économique, le Rwanda a été classé dans le peloton de tête des pays réformateurs dans l’édition 2014 du rapport Doing Business 2014. Il figure parmi les dix économies affichant les progrès les plus marqués ; il occupe désormais la deuxième place en Afrique subsaharienne (derrière l’Ile Maurice)  en ce qui concerne la facilité de faire des affaires.

(Knowdys Database, avec Perspectives économiques en Afrique, Afrique Renouveau et Banque mondiale)