Sénégal : renouer avec la croissance économique

(Africa Diligence) Le Sénégal est au confluent de l’Europe, de l’Afrique et des Amériques. Il est également à un carrefour de grandes routes maritimes et aériennes. Selon les professionnels de l’intelligence économique d’Africa Diligence, cette position lui confère une forte capacité de réussite.

La croissance sénégalaise est en nette amélioration : 4.0 % en 2013 contre 3.5 % en 2012. Elle est estimée par le FMI à 4.9 % pour 2014. Cette croissance se fera à la faveur d’un environnement régional et international meilleur. Elle se fera aussi grâce au progrès de la production agricole, les mines et l’industrie. Cette estimation repose également sur la mise en œuvre du programme économique et social du gouvernement. Les principaux programmes d’investissement prévus portent sur les infrastructures routières (construction d’une autoroute à péage et de l’aéroport international Blaise-Diagne). Ils portent aussi sur l’énergie (distribution d’électricité).

Le Sénégal devrait, à moyen terme, retrouver son dynamisme économique. La croissance devrait s’accélérer pour atteindre un niveau projeté à 5 % en 2015. Cela équivaut à la croissance de la période 2003-2007.

L’ouverture de l’économie sénégalaise l’expose aux fluctuations des cours mondiaux des produits de base. Des risques internes existent aussi. Ils sont liés aux aléas climatiques (inondations) et aux lenteurs du programme d’infrastructures routières et des réformes, notamment celle du secteur de l’énergie. Le taux d’inflation était de 1.7 en 2013. Ses prévisions sont de 2.5 pour l’année en cours. Le pays enregistre de faibles performances en matière d’indicateur de développement humain (IDH). En 2013, il était 154e sur 187 pays évalués par le programme des Nations unies pour le développement (PNUD).  En effet, plus de la moitié de la population sénégalaise vit avec moins de 2 USD par jour.

La capacité du secteur privé à stimuler l’économie a été limitée en 2013. Elle l’a été en raison d’un environnement peu favorable à l’investissement et d’une baisse de la compétitivité. Cela s’explique par les défaillances des dispositifs de gouvernance. Et aussi par les lacunes liées au suivi de l’exécution des projets. En outre, des catastrophes naturelles – sécheresses et inondations – ont ralenti la croissance. Elles ont également accru la vulnérabilité de l’ensemble de l’économie.

Pour sortir du piège que constitue cette situation d’équilibre caractérisée par une croissance molle, le nouveau gouvernement a élaboré un ambitieux programme. Afin de restaurer la croissance à moyen et long terme, il est indispensable que le pays prenne des mesures pour régler ses problèmes de gouvernance.  Le « Plan Sénégal Emergent » a été adopté en novembre 2012. Il vise à inverser cette tendance négative en augmentant la productivité de l’économie sénégalaise. Cette augmentation interviendra dans le secteur public et dans le secteur privé.

Les investissements étrangers (IDE) ont été de 467 milliards de francs CFA en 2012. C’est l’une des meilleures performances enregistrée depuis les cinq dernières années. Le Rapport Doing Business 2014 classe le Sénégal 178e sur 189 pays. Il était classé 176e en 2013. Soit une variation de -2 places dans le classement.

Pour remonter cette pente, le Sénégal se doit d’améliorer fondamentalement l’environnement des affaires et de développer des opportunités commerciales. Cela attirera plus d’ investisseurs et boostera son économie.

(Knowdys Database, avec Perspectives économiques en Afrique, Banque mondiale et FMI)