USAID va renflouer les caisses de la diaspora africaine en 2013

[Africa Diligence] L’agence des États-Unis pour le développement international (USAID) a accepté de soutenir un fonds de la Banque africaine de développement qui aide les membres de la diaspora aux États-Unis à promouvoir le développement en Afrique et à améliorer le flux d’envois de fonds des travailleurs. Diaspora et croissance en Afrique: quels enjeux?

Le Fonds du développement et de la migration (Migration and Development Fund) attribuera jusqu’à 500.000 dollars aux institutions financières ou aux associations de réseau en Afrique de l’Ouest ou en Afrique centrale qui proposent des innovations visant à stimuler le développement local, l’augmentation des investissements dans les pays d’origine des migrants en Afrique, ou la promotion des réformes réglementaires qui affectent les transferts d’argent.

Le fonds vise à intensifier ses efforts de renforcement des capacités dans le secteur financier pour en faire bénéficier les Africains à faibles revenus, selon un communiqué de presse de l’USAID.

Les propositions doivent montrer la preuve de la création de richesse ou de la création d’emplois en Afrique, et la réduction de pratiques financières informelles, selon la banque de développement. De plus, les auteurs de la proposition doivent être enregistrés en Afrique, a indiqué la banque dans un communiqué de presse.

« Nous faisons cela afin d’encourager les membres de la diaspora africaine à renforcer le capital social de leurs pays d’origine, dans leurs communautés locales ainsi que dans leurs sociétés d’accueil », a déclaré Rafael Jabba, coordinateur du fonds.

Près de 30 millions d’Africains ont émigré vers d’autres pays en Afrique ou vers d’autres continents, selon l’USAID. Ce groupe « offre un potentiel énorme pour le développement de l’Afrique, comme d’importants envois de fonds l’indiquent », a souligné l’USAID. Les envois de fonds représentent la source la plus importante du continent en matière d’entrées nettes de devises, après les investissements étrangers directs, d’un montant de près de 80 milliards de dollars. Les envois de fonds vers l’Afrique ont quadruplé entre 1990 et 2010, pour atteindre près de 40 milliards de dollars, selon l’USAID.

Cependant, les coûts associés aux envois de fonds vers l’Afrique subsaharienne sont les plus élevés du monde en développement, a souligné l’USAID. Le fonds répondra à ces coûts en encourageant la concurrence entre opérateurs de transfert d’argent, en soutenant un cadre réglementaire et la mise en place de technologies innovantes.

Les envois de fonds soutiennent la croissance économique et une augmentation des dépenses sur la santé, l’éducation et la nutrition. Ces éléments contribuent à des gains de productivité sur le long terme, diversifient les sources de revenus des ménages, et fonctionnent aussi comme une assurance contre les chocs, selon l’USAID.

 Kathryn McConnell